Les champignons sont des usines biochimiques, qui produisent naturellement une grande diversité de substances chimiques. Mais ils absorbent et concentrent également les polluants de leur environnement.
Il faut donc éviter de cueillir des champignons sur les bords de routes fréquentées, les bordures de champs ou de vignes recevant des traitements phytosanitaires, les anciens sites industriels ou miniers, les abords de déchetteries et de façon générale toute zone susceptible d'être polluée.
Environ 75% des forêts françaises sont privées. La cueillette des champignons n’y est pas toujours tolérée. Légalement, et même en l'absence de clôture ou de panneau d’interdiction, il est nécessaire d'avoir l'autorisation du propriétaire avant de pénétrer sur un terrain pour y cueillir des champignons.
La cueillette dans les forêts publiques (domaniales, communales, etc.) est réglementée par des arrêtés préfectoraux. En général, elle est autorisée pour une consommation personnelle et dans des limites raisonnables (généralement 5 litres par ramasseur et par jour).
Il est fréquent de s'égarer lors des cueillettes en forêt. Evitez de partir seul en forêt et munissez-vous du matériel nécessaire pour retrouver votre chemin et pour appeler des secours si nécessaire (téléphone, boussole, carte, GPS, etc.).
Chaque année, en France, plus d’un millier de personnes s’intoxiquent par imprudence, pour avoir mal évalué leur connaissance des champignons.
Quelques dizaines en meurent ou gardent des séquelles à vie.
Il est donc très vivement conseillé de ne cueillir pour les consommer que des champignons que vous connaissez bien. A défaut, il est essentiel de les faire identifier par une personne compétente.
Soyez prudents lorsque vous n'êtes pas dans votre région de cueillette habituelle. Vous pouvez alors rencontrer des espèces dont vous n’avez pas l’habitude, ce qui peut créer des confusions.
Des champignons toxiques peuvent pousser mélangés dans un groupe dense de champignons comestibles. Attention à ne pas ramasser l’ensemble sans discernement.
Ne cueillez que des champignons « adultes » en bon état.
Les champignons trop jeunes, à l’état d'œuf par exemple, sont quasiment impossibles à identifier, ce qui peut créer des confusions mortelles.
Les champignons trop vieux ne sont souvent plus consommables, même s’ils ne présentent parfois pas de signes de dégradation évidents.
Ne piétinez pas les champignons que vous ne cueillez pas.
Les champignons font partie de l'écosystème, contribuent au développement des plantes (champignons mycorhiziens) ou à la dégradation des déchets organiques (champignons saprophytes), et servent de nourriture à de nombreux animaux (limaces, insectes, rongeurs, etc.).
Certains champignons ont une volve à la base du pied,
qui est un critère d'identification majeur.
Cette volve peut être invisible lorsque la base du pied est enfoncée dans le sol ou dans une couche de feuilles.
En cas de doute, n’hésitez pas à dégager la base du pied pour mettre en évidence une volve éventuelle.
Creuser légèrement autour du pied n'a aucune incidence sur le développement du champignon ni sur l'apparition de nouveaux champignons au même endroit dans le futur.
Les sacs en plastique accélèrent la fermentation et le pourrissement des champignons qui sont très riches en eau.
Ils favorisent donc la production de composés toxiques issus du champignon lui-même ou de micro-organismes
se développant dans ces conditions confinées.
Utilisez de préférence des paniers, des cagettes, ou à défaut des cartons ou des sacs en papier.
Si vous ramassez des champignons que vous savez toxiques ou que vous ne savez pas identifier, ne les transportez pas dans le même panier que les champignons comestibles. Ils peuvent se briser ou s'abîmer pendant le transport, et vous risquez de mélanger des morceaux d'une espèce dangereuse à votre poêlée.