Les membres, de 1860 à 1940

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Au cours de la séance du 30 septembre 1860, un premier noyau de 187 adhérents a adopté les statuts de la Société d’Horticulture et de Botanique qui précise, entre autres, qu’elle est composée de membres fondateurs, de membres à vie, de membres d’honneur, de membres bienfaiteurs, titulaires et correspondants*1. Leurs listes figurent dans le premier fascicule de chaque année ou ont été publiées en tirés à part. Bien qu’incomplètes, car n’y figurent pas systématiquement les prénoms, adresse ou profession des adhérents, elles constituent une source de renseignements pouvant intéresser l’historien ou le généalogiste.

Resté relativement stable jusqu’en 1914, le nombre des adhérents se multiplie dès la reprise des activités après la fin des hostilités. À titre d’exemple, il passe de 274 en 1914 à 1775 en 1932. Cette remarquable progression est la conséquence de la création des deux Jardins d’essais (Montpellier et Bédarieux), plus de la moitié des membres étant originaires de ces deux villes et des alentours. Le Biterrois se classe en troisième position. Au rebours, le nombre des Sétois a fortement régressé après la disparition du député-maire et membre fondateur, M. Émile Doumet.

La courbe d’évolution du nombre de Dames patronnesses est similaire à celle des Messieurs. Généralement épouses de notables, elles représentent environ 10 % des inscrits. Elles doivent par contre s’acquitter d’un droit d ‘adhésion double et siègent au conseil d’administration ou dans l’une des nombreuses commissions seulement à partir de 1920.

L’obligation statutaire faite aux nouveaux membres d’être présentés par deux membres déjà inscrits explique que l’on retrouve souvent des adhérents d’une même famille, d’une même localité, voire d’une même rue. Si, pour certains, la durée de l’adhésion n’est que d’un ou deux ans, elle peut-être pour les jardiniers ou les propriétaires de grands domaines de plusieurs décennies,

Une des volontés des fondateurs, le partage du savoir entre des personnes issues de tous les milieux, est mise en évidence si l’on opère un classement par profession. Peuvent être présents dans les réunions ou les manifestations, élus, militaires, hommes d’Église, membres du corps enseignant, scientifiques, artisans, commerçants, ouvriers, propriétaires terriens, rentiers … Un général de division peut y côtoyer un capitaine ; un député à l’Assemblée nationale, le maire d’un petit village ; un professeur de faculté, un médecin de campagne ; un chef des serres au Jardin des plantes, un aide-jardinier. En 1867, la Société comptait dans ses rangs dix-huit décorés de la Légion d’honneur, dont quatre officiers et un commandeur. Par la suite, on relève des titulaires du Mérite agricole ou des Palmes académiques.

Paradoxalement, alors que les jardiniers, horticulteurs et autres professionnels relevant de l’agriculture représentent près de 15 % du nombre d’adhérents au cours de cette période, celui des viticulteurs est seulement de trois, alors que ces derniers doivent la découverte du phylloxéra à trois illustres membres de la Société d’Horticulture, MM. Bazille, Planchon et Sahut.

J.-P. Marger

*1 membres à vie – ceux qui ont racheté leur cotisation par un versement unique de 17 fois le montant de cette dernière (très peu nombreux en fait).

membres d’honneur – de droit le Préfet du département et le Maire de Montpellier, les membres ayant fait partie du Conseil pendant dix ans ou ceux qui ont été élus Président ou Vice-président trois fois (ne paient pas ou ne paient plus de cotisation).

membres correspondants – personnes étrangères au département ayant rendu ou rendant des services à la botanique et à l’agriculture (ne paient pas de cotisation).