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La maîtrise de la pollinisation chez l’olivier

Catherine Breton, André Bervillé

CB Université de Montpellier, Institut des Sciences de l’évolution,  catherine.breton@univ-montp2.fr

AB INRA UMR 1097 DIAPC andre.berville@orange.fr

 

Les histoires de sexe ont toujours déchaîné les passions. Chez l’olivier encore plus que chez d’autres espèces, à entendre les commentaires, et lire les messages échangés entre les protagonistes qui interviennent sur l’olivier.

La pollinisation est suivie par la nouaison des fruits, et s’il y a trop de pollen incompatible, ou pas assez de pollen compatible, sur le stigmate de la fleur, la nouaison sera mauvaise, et les jeunes fruits vont tomber jusqu’à 5 semaines après la fin de la floraison. Après 6 semaines, la chute des fruits est due à des raisons autres que l’incompatibilité, et donc le nombre de fruits noués doit être déterminé, au plus tard, 6 semaines après la floraison.

 

Schéma de la temporalité des événements après la floraison jusqu’à 5 semaines ; échelle en jours

Floraison     ⇒    pollinisation  ⇒  chute des pétales    ⇒   nouaison      ⇒    dernière coulure dûe à l’incompatibilité

Temps T 0     ⇒         T 0-8 j       ⇒          T 4-8                  ⇒      T 5-10         ⇒                  T 35-42

Nouaison = formation du fruit ; coulure = chute de fruits

Fleurs d'olivier - Crédit photo : André Bervillé

Fleurs d’olivier – Crédit photo : André Bervillé

Que veut un oléiculteur ?

Il veut des fruits, mais pas trop, sinon ils seront petits, et se vendront mal, pour l’olive de table, et pour l’olive à huile, le rendement en huile ne sera pas optimal, car avec la charge (quantité de fruits portée par un arbre), le noyau diminuera en taille moins vite que la pulpe.

Que peut le chercheur ?

Il peut définir des polliniseurs pour les principales variétés. Il est bien évident que les polliniseurs devront être diverses variétés, réparties dans les vergers, afin d’assurer la pollinisation, quels que soient les vents et les conditions climatiques, forcément très variables d’une année sur l’autre, et donc la coïncidence de la floraison, se fera pour l’un d’entre eux, on l’espère ! Le chercheur dit donc qu’il faut mettre des polliniseurs pour saturer les pistils en pollen compatible, et ainsi obtenir que la nouaison soit la meilleure possible.

Au chercheur d’expliquer à l’oléiculteur, que ce n’est pas en dosant les polliniseurs dans un verger que chaque oléiculteur va contrôler la taille des fruits à la récolte. S’il le dit, c’est un charlatan.

(suite…)

Publié le: 25/05/2016