Pour la deuxième fois, la SHHNH est partenaire de cet évènement initié par l’université dans le cadre du Jardin des Plantes, en direction des scolaires : livres et sciences naturalistes y sont à l’honneur avec divers ateliers. Je me suis proposée d’animer un atelier Plantes et Odeurs et un atelier Plantes et Jeux.
J’ai donc présenté 14 plantes odorantes (thym, romarin, sarriette, origan, menthe verte, calament, santoline, immortelle, pistachier térébinthe, rue, lavandin, lavande aspic, fenouil, germandrée polium). J’avais préparé un questionnaire qui a été distribué aux enfants et enseignantes, présentant la liste des noms. Pour chaque plante, ils devaient dire s’ils connaissaient le nom, la plante de vue, et le nom et la plante à la fois. Seules deux étaient connues en totalité : menthe verte et lavandin (appelé lavande par eux). Puis ils sont passés devant chaque plante pour bien la sentir et la toucher, et donner leur opinion : ça sent mauvais, bon, très bon. Résultats disparates au possible : la rue, que nous détestons, a été grandement appréciée ! Et l’immortelle catégoriquement refusée ! Ensuite, test à l’aveugle pour chacun… Pour la rue, c’est bien sûr moi qui me suis munie d’un gant pour froisser la plante, occasion de leur présenter qu’une plante peut être hautement médicinale mais toxique par d’autres aspects. J’appréhendais un peu la difficulté de l’atelier compte-tenu de la jeunesse des scolaires (tous des primaires). Exercer leurs sens visuel, tactile, olfactif et leur mémoire à la fois auraient pu les lasser très vite : pas du tout, les trois groupes de 12 élèves se sont tous pris au jeu ainsi que leurs enseignantes.
L’atelier jeu était bien sûr gagné d’office, l’ayant déjà mainte fois expérimenté. Ils ont donc pu voir que l’on pouvait exercer son imaginaire et s’amuser avec des têtes de plantain ou de scabieuse (projectiles), siffler très fort avec des calices de silènes ou des noyaux d’abricots percés, trouver un puzzle gratuit sur les troncs de platane, construire un bestiaire loufoque avec des têtes de bardane, des pommes de pin, des branchettes feuillées en guise de plumes pour simuler un oiseau, ou bâtir, comme avec des légos, divers objets (bateau, panier, animaux) avec des épis de Setaria verticillata.
Le bilan est extrêmement positif et je dois souligner de plus la parfaite organisation matérielle : tout a été fait pour que les exposants n’aient point de contrainte matérielle dans leur installation, outre que nous étions installés confortablement à l’ombre douce des grandes frondaisons.
Josiane Ubaud – Ethnobotaniste